La lecture à haute voix, un art vivant 

 

Epigramme : En littérature, une épigramme est une courte pièce de poésie, de prose, souvent satirique, qui se termine par un trait piquant ou un bon mot. 

 

Il s'agit de donner à entendre de sa voix la « petite musique » d’un texte et prononcer distinctement d’une manière claire et intelligible les mots d’un auteur. De dévoiler les subtilités qui se dérobent à la mélodie, renouer avec la pureté des sons et atteindre la virtuosité du verbe afin d’en faire éclater le style, mais encore manier le langage dans l’harmonie de la phrase, et porter la pensée d’un romancier, d’un dramaturge, ou d’un poète fidèlement sans laisser retomber ses finales. Le lecteur se met au service d'un texte, fait entendre une écriture, en est le passeur le temps d'une lecture.

 

 

La lecture partagée se distingue en effet de la lecture auriculaire par sa temporalité toute singulière : les ondes sonores de la lecture partagée ne sont émises qu’une seule fois, le temps de la lecture. L’expérience est singulière. En ce sens, la lecture à voix haute est une forme d’art ou de spectacle vivant, une performance dont le caractère éphémère rappelle celui de la musique jouée en public. L’importance du texte, c’est comme une partition pour un instrument de musique ; dans la lecture à voix haute, il y a une confiance dans ce qui a été écrit pour ce que c’est ; c’est pourquoi il n’y a pas de mise en scène , le texte s’incarne de lui-même. Moins on en fait, plus le texte passe.

 

 

 

Les auditeurs des lectures à voix haute expriment de façon très explicite leur désir du contact, le plaisir qu’ils éprouvent à vivre et partager une expérience avec les autres. Nous pouvons dire qu’en comparaison avec la lecture classique, intime et silencieuse, il y a dans la lecture à voix haute une distanciation libératoire vis-à-vis d’un texte et, dans le même temps, un rapprochement social qui participe de l’élaboration des représentations collectives.